Défendre l’espace démocratique et nos libertés ici et ailleurs dans le monde

Dans les pays usuellement qualifiés de démocraties matures, des régressions démocratiques importantes sont à l’œuvre, les libertés publiques reculent. Dans d’autres comme des pays d’Europe Centrale, la Tunisie, le Chili ou le Brésil, une fois l’aspiration démocratique confortée par des changements de régimes, se pose la question de la consolidation face aux retours en arrière, avec chaque fois des spécificités nationales.

À travers deux temps, l’un dédié à des situations d’autres pays, l’autre à la situation française, la plénière s’efforcera d’illustrer une approche globale des enjeux démocratiques dans le cadre de la crise du néolibéralisme et des montées d’extrême-droite (nature et place des attaques), puis de présenter pour chaque pays les chemins empruntés pour faire avancer l’agenda global social, écologique, civique, d’égalité, de solidarité, de démocratie, de libertés publiques … que nous portons.

International

Processus constitutionnel au Chili, mandature Bolsonaro, arrivée au pouvoir de Kaïs Saïed sont autant d’évènements qui interrogent la résilience de processus démocratiques. Chacun des pays concernés illustrent des trajectoires entre dictature et démocratie, des processus de consolidation de la démocratie aussi confrontés à leurs limites, le retour du réactionnaire …

Pour partager la connaissance des histoires en marche, des invités de l’UEMSS venant de Tunisie, du Brésil et du Chili seront sollicités. En particulier, ils pourront présenter leurs compréhensions des enjeux d’espace démocratique et de libertés publiques pour le renforcement de la perspective progressiste dans leur pays respectifs.

France

La répression contre ceux et celles qui participent à des mobilisations, sociales, écologiques, sociétales, font régulièrement la Une de l’actualité. Pour celles et ceux qui y participent, il y a le sentiment d’un usage croissant de la violence par les autorités publiques. Dérive autoritaire ou politique décidée ? En tout cas, depuis les manifestations contre la réforme du code du travail sous Hollande, en passant par les mobilisations écologistes, la ZAD de Nantes, le mouvement des gilets jaunes, la mobilisation contre la retraite à 64 ans, … les risques associés à la participation aux actions pèsent dans la décision d’y aller, remettant ainsi en cause les libertés d’expression, de manifester pacifiquement, de contribuer aux rapports de force pour les objectifs légitimes poursuivis. À cela s’ajoute ou se combine de plus en plus fréquemment la violence d’extrême-droite, largement désinhibée, qui cible directement ceux et celles qu’elle définit comme ennemis du projet de société d’exclusions qu’elle poursuit.

Face à ces deux agendas de violence et d’atteintes aux libertés, comment s’organiser ? Quelles sont les résistances aux attaques contre les mouvements sociaux ? Défendre le cadre démocratique d’un pays n’est pas une question métaphysique. L’espace démocratique est concret, il est l’espace qui doit permettre à celles et ceux qui n’ont pas de pouvoir direct de décider d’en avoir un pour que leurs besoins soient pris en compte. Rester intransigeants sur ce principe offre plusieurs voies, complémentaires, comme utiliser les outils que le droit met à disposition, construire des réponses progressistes dans le contexte où l’autoritarisme et le populisme gagnent du terrain.