À destination des porteur·euses d’activités

À destination des porteur·euses d’activités de l’UEMSS 2025 :

Même dans les milieux engagés en faveur des droits de tous·tes, les rapports de domination ne disparaissent pas comme par magie. Ils se rejouent, parfois de manière subtile, dans les prises de parole, les dynamiques de groupe, ou les formes de légitimité implicites. En tant qu’animateur·ices, vous avez un rôle essentiel à jouer pour relever ces dynamiques lorsqu’elles apparaissent en activité, les questionner, et poser des limites claires.

🔹 1. Poser un cadre clair et inclusif

Rappeler les valeurs de l’espace partagé
Dès le lancement, affirmez collectivement que les propos ou comportements oppressifs n’ont pas leur place ici.
Par exemple :
« Nous venons avec des histoires, des identités, des privilèges et des vulnérabilités différentes. Cela produit des rapports de pouvoir, y compris entre nous. On ne peut pas garantir que cet espace sera parfait ou sans maladresse, mais on peut s’engager ensemble à refuser les paroles ou attitudes discriminantes. Et à les nommer, avec respect, même si elles ne partent pas forcément d’une mauvaise intention. »
« Si une parole vous pose problème, vous êtes légitimes de le dire. Et si vous êtes interpellé·e, on vous invite à accueillir ce retour sans vous braquer. Le groupe anti-oppression est aussi présent sur le village associatif, en soutien, avec des temps prévus pour revenir sur ce qui a pu être difficile. »
Encourager une parole plus égalitaire
« Dans la prise de parole, on constate souvent que certaines personnes se sentent plus légitimes pour s’exprimer et occupent facilement l’espace. C’est important de le dire. On invite donc chacun·e à faire attention à la place qu’il ou elle prend, et à laisser aussi de la place à celles et ceux qui s’expriment moins. »

Porter une attention particulière à l’accessibilité de son atelier
L’accessibilité ne concerne pas seulement l’accès physique à un lieu : c’est aussi la manière dont on parle, dont on anime, dont on pense la participation de chacun·e. Nos espaces sont souvent pensé par et pour des personnes dites « valides ». C’est pourquoi, en posture d’animation il faut rester vigilant·e à ce que personne ne soit mis·e à l’écart, même involontairement.
« On invite chacun·e à exprimer ses besoins, sans avoir à se justifier. Et on rappelle qu’on peut tous et toutes agir pour faciliter la participation : en reformulant une consigne, en laissant le temps, en adaptant le rythme ou les outils. »
Si vous voyez une personne en difficulté (pour lire, entendre, comprendre, se déplacer…), demandez-lui discrètement si vous pouvez faire quelque chose. Et surtout, ne supposez pas ce qui est bon pour elle : le mieux, c’est de demander.

🔹 2. Créer les conditions d’un échange respectueux

Construire un cadre collectif de confiance
Il peut s’avérer nécessaire de prendre 10 minutes pour co-construire un cadre commun avec le groupe. Vous pouvez le faire sous forme de question ouverte :
« De quoi avez-vous besoin pour vous sentir à l’aise et en sécurité pendant ce temps ensemble ? »
Notez les réponses (ex. : ne pas se couper la parole, ne pas faire de généralités, ne pas juger, pouvoir se lever, respecter la confidentialité…). Cela devient le référentiel de l’espace.

🔹 3. Rester attentif·ve

Sur la répartition des prises de parole
En tant que médiateur·ice de ces espace de débat, portez une attention particulière à qui parle le plus, qui est interrompu·e, qui se tait. Vous pouvez :
· Interrompre les prises de parole longues et dominantes
· Encourager les participant·es qui n’ont pas encore parlé à le faire, ou relancer celles et ceux qui se limitent.
· Proposer régulièrement des tours de parole pour rééquilibrer la répartition

Sur les propos ou attitudes discriminantes
Quand un propos problématique survient :
· Nommez-le, sans détour : « Ce propos véhicule un stéréotype sexiste/raciste/etc. Ce n’est pas acceptable dans cet espace. »
· Évitez de lancer un débat épuisant ou invalidant, surtout s’il minimise la parole des personnes concernées.
· Si vous avez besoin de soutien ou des questions, venez échanger avec les bénévoles du groupe anti-oppressions pour creuser hors du cadre collectif.

Le rôle de l’animation : garantir un espace où les rapports de pouvoir sont identifiés, discutés, et régulés
En animation, votre posture n’est pas neutre : elle est engagée. Elle consiste à faire vivre un espace où les oppressions ne sont pas invisibilisées ni passées sous silence, où chacun·e est légitime à parler, et où la parole ne reproduit pas les systèmes de dominations contre lesquels nous luttons.
L’éducation populaire, ce n’est pas juste « laisser parler tout le monde », c’est créer les conditions pour que celles et ceux qu’on entend d’habitude moins puissent prendre leur place.

Ce document est inspiré du travail réalisé par les Résistantes

Les émissions de TV bruits de l’UEMS 2023

Retrouvez ici toutes les vidéos des plateaux de TV bruits diffusés durant l’université des mouvements sociaux et des solidarités 2023.

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